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Certains intellos pensent que l’aquabikeur(euse) n’est pas très malin et qu’il a remplacé son cerveau par des muscles. Des études récentes inversent l’idée reçue ! L’essentiel de l’aquabiking vous explique pourquoi et vous donne des pistes pour muscler votre cerveau et booster votre intelligence !

L’intelligence, ce n’est pas ce que l’on sait mais ce que l’on fait quand on ne sait pas !

Elle se mesure en analysant la pertinence et la rapidité d’une réaction. Elle s’évalue devant l’adaptation et la planification d’une réponse face à une information nouvelle. La justesse de l’action programmée dépend bien sûr de la bonne intégration de ces éléments récents, c’est la mémoire de travail.

Ces derniers viennent modifier les comportements automatisés appelés « mémoire procédurale ». Pour se bonifier, cette réaction passe par le filtre des connaissances théoriques : on parle de « mémoire explicite » car elle pourrait « s’expliquer » de façon rationnelle. C’est une réflexion.

La réponse est aussi – peut-être même surtout – modulée par la mémoire implicite, ces acquis inconscients issus de nos expériences émotionnelles. Ce processus neurologique est parfois appelé « intuition » !

La zone antérieure du cerveau, le cortex préfrontal, est le siège de l’intelligence, c’est lui qui synthétise toutes ces données et élabore la réponse. En profondeur, une structure en corne appelée « hippocampe » assure la navette entre ce secteur cérébral et les aires associatives où sont stockés, reliés, conceptualisés tous nos acquis. L’hippocampe transforme ainsi l’information en mémoire et en connaissance, puis en souvenir et en expérience !

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L’aquabiking… une école d’intelligence !

L’aquabiking sollicite tous les mécanismes neurologiques de l’intelligence. Pour utiliser au mieux l’aquabike on sollicite sa mémoire de travail. On intègre très rapidement l’emplacement des autres pratiquants et du coach. On va moduler ses automatismes gestuels, sa mémoire procédurale. On met à contribution sa mémoire explicite, on réfléchit à toute vitesse et se remémore les consignes des séances précédentes. On recherche dans sa culture aquabiking les éléments pertinents concernant la pratique qu’on connaît bien. On sollicite sa mémoire implicite.

Les sports, comme l’aquabiking, imposant une réaction rapide face à une multitude d’informations sont aussi des entraînements à l’intelligence. Les réseaux neuronaux sollicités sont les mêmes que ceux utilisés par le manager qui doit répondre à la question déstabilisante d’un gros client lors de la présentation d’un projet. Il module ses arguments habituels issus de la culture de sa propre entreprise. Il adapte sa réponse aux contraintes économiques de son acheteur. Il cherche dans sa mémoire implicite les éléments permettant de mieux réagir face à la psychologie de cet individu.

Image conceptuelle de synthèse sur le réseau neuronal cérébral.

C’est démontré !

KubotaKisou-sachkhaitamKISOU KUBOTA de l’université de Nihon Fukushi à Handa au Japon a réalisé une expérience significative. Il a effectué un test d’intelligence au 14 individus inactifs. Sept d’entre eux sont restés sédentaires, les autres ont couru 3 fois par semaine pendant 3 mois. à l’issue, les sportifs avaient significativement amélioré le nombre de bonnes réponses et réduit le temps consacré à la réflexion. Les résultats retrouvaient leurs valeurs initiales quand ils cessaient de pratiquer le jogging. KRAMER a réuni 120 personnes de 55 à 80 ans. La première moitié débutait un protocole d’étirements, la seconde commençait un programme de marche active ou de course. En 1 an, le groupe « stretching » voyait le volume de son hippocampe diminuer de 1 à 2 % comme tous les sédentaires. Chez les sujets bénéficiant de l’entraînement cardiovasculaire, la taille de cette structure essentielle à la mémorisation avait augmenté de 2 % !

MARK DAVIS en Caroline du Sud aux États-Unis étudie les mitochondries des neurones. Ces petits éléments sont spécialisés dans la production d’énergie cellulaire en présence d’oxygène. Il a constaté qu’elles étaient plus nombreuses chez les souris courant sur tapis !

Comment ça marche ?

Vous aviez bien admis le transfert de performance entre la gestion d’un comportement sportif complexe et l’élaboration d’une stratégie intellectuelle. Mais comment un geste sportif aussi simple que le pédalage peut-il améliorer votre réflexion et votre mémoire ? Les explications sont multiples et complémentaires !

La pratique sportive régulière limite les maladies cardiovasculaires. Les artères et les petits capillaires du cerveau sont en meilleur état. Le risque de dégradation cérébrale est réduit, la probabilité de maladie d’Alzheimer diminue !

Pendant l’effort aussi, votre cerveau bénéficie d’un débit élevé de sang bien oxygéné. Il peut produire plus d’énergie. Pour programmer un geste répétitif votre système nerveux s’active. Il sécrète des facteurs de croissance et de multiplication des neurones, notamment le N.G.F. ou nervous growth factor.

L’aquabiking impose la production de messagers chimiques stimulants, particulièrement l’adrénaline et toute sa famille appelée « catécholamine ». Ces substances sont aussi celles de la vigilance et de l’éveil cérébral. Lorsqu’un effort répétitif se prolonge, votre cerveau sécrète des endorphines, de puissants antidouleurs sources de bien-être !

Vous gagnez en sérénité et les situations complexes se décantent. Désinhibé, votre esprit vagabonde. Les « aires associatives » de votre cerveau se connectent plus aisément entre elles… et favorisent les associations d’idées. Vous êtes plus créatif ! Comme par hasard, vous mettez au point un concept ingénieux. Parfois même, vous faites une découverte ! On parle de « sérendipité ». De façon plus comportementale, la pratique de l’aquabiking régulière constitue une « véritable école d’organisation ». Les études sociologiques montrent que ceux qui font le plus de sport sont également ceux qui font le plus d’activités culturelles… on parle d’ « effet cumulatif » ! Ce sont aussi ceux qui regardent le moins la télévision : ça aussi, c’est bon pour le cerveau !

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Quels sports complémentaire à l’aquabiking pour booster votre intelligence ?

Optez pour un programme sportif proposant des stimulations cérébrales complémentaires. Une part de ces acquis est transférable dans votre vie quotidienne, sociale et professionnelle. Malgré un geste simple et répétitif, les sports d’endurance activent, oxygènent et entretiennent les neurones.

Alors nagez, pédalez, courez, faites du cardiotraining 2 à 3 fois par semaine.

Bien sûr, si vous y ajoutez la gestion de vos séances d’entraînement ou d’une stratégie compétitive les effets sont décuplés.

Complétez avec des activités mixtes imposant des mouvements plus complexes, vous mettrez à contribution plus largement votre cerveau. Le fitness chorégraphique, la danse voire le golf sont de bons exemples. On parle de « ­coordination fermée » lorsque le mouvement ne dépend que de vous.

Enfin, n’omettez pas une dose de disciplines nécessitant la prise rapide d’informations variables et la programmation d’une réaction dépendant de nombreux paramètres. Il s’agit cette fois de « coordination ouverte » lorsque votre geste varie en fonction d’un adversaire. Le tennis et le squash sont caractéristiques. Le foot, le rugby et les autres sports collectifs démultiplient les données à traiter et incluent la prise en compte psychologique des interactions sociales au sein d’un groupe.

Par le docteur CASCUA, médecin du sport et le docteur CHERMANN, neurologue.