Demandé quasi systématiquement par les clubs, les centres pour pratiquer l’aquabiking, le certificat médical de non contre-indication à la pratique de l’aquabiking est souvent perçue comme une consultation sans grand intérêt voire inutile par le sportif.
Qu’elles sont les raisons de cette visite chez votre médecin ?
- C’est la loi !
- Rechercher des contre-indications
- Prévenir la mort subite du sportif
En absence de précisions, le certificat médical peut être délivré par votre médecin généraliste. Certaines fédérations ou dans le cas de sportifs de haut niveau ou à risque, il vous sera demandé de passer spécifiquement chez un médecin du sport ou un médecin agréé par cette même fédération.
On différencie habituellement les sports « à risque » des autres.
Dans cette catégorie, on retrouve :
- Les sports mécaniques
- Les sports de combat avec « KO » autorisé
- Les sports aériens
- Les sports sous marins
- L’alpinisme « de pointe »
- Les sports utilisant les armes à feu
Les qualifications et diplômes nécessaires pour les médecins sont précisés dans le règlement médical des fédérations concernées.
Le déroulement de la consultation médicale
Lors de cette visite, le médecin s’intéresse aux antécédents personnels et familiaux du sportif ainsi que des sports pratiqués et du statut vaccinal. La prise de médicaments devra aussi être prise en compte.
L’examen clinique comprend la mesure de la taille et du poids, la prise de la tension artérielle et du pouls au repos ; l’auscultation cardio-respiratoire ainsi qu’un examen de l’appareil locomoteur adapté au sport pratiqué.
Chez l’enfant, on doit vérifier la courbe de croissance staturo-pondérale ainsi que le stade pubertaire. On s’intéresse particulièrement à l’étude du rachis en statique et en dynamique.
On étudie l’adaptation cardiaque à l’effort au cabinet par la réalisation d’un test de ruffier-Dickson : 30 flexions en 45 ‘’ les pieds à plats et les bras tendus. On prend le pouls au repos (P1), à la fin de l’effort (P2) et après une minute de repos (P3). On calcule ensuite :
L’indice de Ruffier = (P1 + P2 + P3) – 200 / 10
En fonction des résultats, on classe schématiquement :
- R < 0 : très bonne adaptation à l’ effort
- 0 < R < 5 : bonne adaptation à l’ effort
- 5 < R < 10 : adaptation à l’ effort moyenne
- 10 < R < 15 : adaptation à l’ effort insuffisante
- R > 15 : mauvaise adaptation à l’ effort avec bilan cardiaque complémentaire à réaliser
L’indice de Dickson = ((P2-70) + 2(P3-P1))/10
On classe les résultats en :
- D < 0 : excellent
- 0 < D < 2 : très bon
- 2 < D < 4 : bon
- 4 < D < 6 : moyen
- 6 < D < 8 : faible
- 8 < D < 10 : très faible
- D > 10 : mauvaise adaptation avec bilan cardiaque complémentaire à réaliser
L’ECG
La réalisation systématique d’un électrocardiogramme (ECG) de dépistage ne fait pas l’unanimité en France mais est recommandé par de nombreuses fédérations sportives, sociétés savantes de médecine du sport et par des éducateurs sportifs soucieux de la santé de leur pratiquants ! Il devrait être réalisé lors de la délivrance de la première licence sportive, quelque soit l’âge, puis tous les 2 ans.
Il à pour but de diminuer les « morts subites » des sportifs en recherchant des signes électriques de malformation cardiaque chez les plus jeunes et des troubles du rythme ou des signes de souffrance cardiaque chez les moins jeunes. Il est à rappeler que la mort subite touche 1 sportif sur 50 000 tous sports confondus et que c’est essentiellement le coureur occasionnel de plus de 45 ans qui en est victime…
En cas d’anomalies à l’ECG ou si vous présentez des facteurs de risque cardio-vasculaires, votre médecin vous demandera probablement d’autres examens (épreuve d’effort, échographie cardiaque, etc.) et vous orientera vers un spécialiste avant de pouvoir vous délivrer le certificat.
Il est vrai que tous les sports ne sont pas à considérer identiques quant à leurs risques potentiels mais la visite médicale d’aptitude ne doit pas être traité comme une simple formalité administrative ! C’est l’occasion pour le médecin, d’autant plus si c’est la première fois qu’il voit le patient, de faire un bilan, de rechercher des facteurs de risque cardiaques et de pouvoir discuter si besoin de la pertinence du sport choisi.
Le club des cardiologues du sport a édicté 10 recommandations à suivre pour pouvoir profiter de votre sport préféré en toute sécurité :
1/ Je signale à mon médecin toute douleur dans la poitrine ou essoufflement anormal survenant à l’effort*
2/ Je signale à mon médecin toute palpitation cardiaque survenant à l’effort ou juste après l’effort*
3/ Je signale à mon médecin tout malaise survenant à l’effort ou juste après l’effort *
4/ Je respecte toujours un échauffement et une récupération de 10 min lors de mes activités sportives
5/ Je bois 3 à 4 gorgées d’eau toutes les 30 min d’exercice à l’entraînement comme en compétition
6/ J’évite les activités intenses par des températures extérieures < – 5° ou > +30° et lors des pics de pollution
7/ Je ne fume jamais 1 heure avant ni 2 heures après une pratique sportive
8/ Je ne consomme jamais de substance dopante et j’évite l’automédication en général
9/ Je ne fais pas de sport intense si j’ai de la fièvre, ni dans les 8 jours qui suivent un épisode grippal (fièvre + courbatures)
10/ Je pratique un bilan médical avant de reprendre une activité sportive intense si j’ai plus de 35 ans pour les hommes et 45 ans pour les femmes* Quels que soient mon âge, mes niveaux d’entraînement et de performance, ou les résultats d’un précédent bilan cardiologique.
Voilà donc 10 règles simples et faciles à mettre en œuvre. A se rappeler qu’il n’est jamais normal d’avoir un malaise ou une douleur thoracique à l’effort ou juste après. Les règles 4 à 10 sont des conseils « évidents » permettant d’éviter de surcharger l’activité cardiaque au cours de l’effort.